En gros, aller s’installer en Norvège (pour plus de trois mois), c’est très simple pour deux européens : il suffit que l’un des deux ait une bonne raison d’y aller. Ca tombe bien, je suis recruté par le plus grand labo de recherche scandinave, j’ai ma bonne raison.
Cette « bonne raison » me permet d’obtenir un « fødselsnummer », équivalent d’un numéro de sécurité sociale en France (sauf qu’il tient sur 5 chiffres, couplés à la date de naissance). Mais, contrairement à la France, ce numéro sert de clé dans un fichier central des habitants du Royaume, le Folkeregisteret, géré par le service des impôts. Ce registre est à la base de toute formalité effectuée dans le pays : il est nécessaire pour ouvrir un compte en banque, prendre un abonnement de téléphone portable, souscrire au cable ou à un fournisseur d’accès internet, ouvrir un compte en banque, … Ce numéro donne aussi accès au système de protection social du pays, bref, all-inclusive.
Pour obtenir ce numéro, le système laisse rêveur : on pré-remplit un dossier archi-simple sur le Web. On choisit ensuite une date de rendez-vous au « Service Centre for Foreign Workers », situé en plein coeur d’Oslo, pour présenter les justificatifs nécessaires (dans mon cas mon contrat de travail, et les conventions collectives du labo pour savoir combien d’heures je travaille par semaine). Là, une personne vérifie, fait les copies nécéssaires, et transfère automatiquement le dossier au service des impôts. Le temps de remplir le formulaire de taxes, on passe au guichet des taxes, et 10 minutes plus tard montre en main, on est dehors. Les documents arrivent ensuite par courrier postal dans la semaine. Le plus important est la skattekort (« carte de taxe » en français dans le texte), qui, en plus de contenir le fameux fødselsnummer, doit être remise à l’employeur : elle indique le montant à prélever sur le salaire pour payer les impôts (on paye ses impôts en avance en Norvège, on doit donc déclarer son salaire pour que le montant de l’impôt soit calculé sur la carte, puis la transmettre à l’employeur pour qu’il fasse la retenue à la source). Et sans cette carte, par « sécurité », l’employeur prélèvera … 50% du brut !
Vu l’importance de ce fødselsnummer, on avait anticipé au maximum : j’ai fait un saut à Oslo en Mai pour faire les démarches physiquement, et Céline a pré-remplit son dossier pour avoir un rendez-vous le lendemain de notre arrivée. Plutôt efficace comme technique, car on a pu de fait utiliser mon identité pour faire toutes les démarches, et ainsi très rapidement avoir un compte en banque, un abonnement internet, …
Pour le reste du déménagement, les colis sont exemptés de frais de douanes car représentent des effets personnels associés à notre installation en Norvège. Il suffit de passer au service des douanes de l’aéroport avec les listes de colisages et un formulaire ultra simple pour obtenir le tampon qui permet de dédouaner les colis et les ramener à la maison.
Pour la banque, sur les conseils de Franck, on termine chez DnB Nor. En gros, ils ont une interface en ligne presque entièrement traduite en anglais, ce qui est très pratique car la banque en ligne est très utilisée en Norvège. Pas de prélèvement automatique pour payer ses factures, et encore moins de chèques : ces deux moyens de paiement n’existent pas ici. Les factures possèdent toutes les informations pour être payées par une sorte de virement bancaire, qui contient la référence de la facture payée. Il y a aussi l’avtalegiro, qui est une sorte de prélèvement automatique, mais maitrisé du coté du client : on choisit soi-même le montant maximum prélevable par mois, pas de mauvaise surprises (comme Free qui prélève 50 euros de frais de résiliation sans fondement) ! Pour obtenir une carte de paiement, il faut justifier d’un salaire suffisant pour les critères de la banque. Je matche, et suis donc pris en photo immédiatement pour obtenir ma carte dans les 4 jours (elle sert aussi de carte d’identité, d’où la photo). La classe !