Week-end à Bergen, Part II

Il est 22:30, et nous voici donc à Bergen pour quelques heures (on repart demain à 16:10). Premières impressions assez sympa : on se croirait dans une petite ville de province, avec pleins de jeunes dans les bars et dans les rues (ça change du très calme Lilleaker où notre appart est situé à Oslo).

Le lendemain matin, l’esprit de la ville change complètement. D’énormes bateaux de croisière type Costa-BlaBlaBla déversent dans la ville par vagues des millers de touristes. Le « très typique » marché aux poissons de Bergen est une vaste blague, avec des panneaux écrits dans 7 langues, et des photos de toutes les devises (oui oui, on peut payer en yuans ou en dollars, pas de problème) acceptées par les « commerçants » déguisés en pécheurs. Et les produits restent ceux que l’on trouve dans n’importe quel supermarché, simplement 30% plus cher. Les boutiques alentours ne vendent que des souvenirs en forme d’élan (certes rigolos) et des drapeaux norvégiens. Bref, rien de ce qui pour nous fait la Norvège « typique ».

On visite tout de même Bryggen, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est un quartier de maisons en bois, ou les façades colorées masquent des allées étroites cernées de parois en bois brut. C’est effectivement très sympa. On se croirait par moment dans le Chemin de Traverse d’Harry Potter.

On continue ensuite vers Bergenhus festning, pour se ballader dans le parc de la forteresse et voir Rosekrantztårnet et Haakonshallen. 

Après cette jolie ballade dans le parc, on part en direction du terminal du Fløybanen, un funiculaire permettant d’aller sur une des collines qui encercle Bergen, et de profiter d’un magnifique point de vue sur la ville. Le funiculaire est un autre « piège » plein de touristes bruyants (comme par exemple ces 5 français qui cherchaient désespérément à photographier leur caravane pendant les 10 minutes de montée, et qui se disputaient pour savoir où elle pouvait bien se situer …), et relativement cher. Mais par beau temps, la vue en haut est … à couper le souffle (c’est plus joli en vrai qu’en photo … sérieux …).

Une fois redescendus, on continue la ballade par un passage au jardin botanique, situé de l’autre coté de la ville (donc, une dizaine de minutes à pied!).

Et enfin, avant d’aller reprendre notre train du retour, une sieste bien méritée dans Byparken, situé pas trop loin. Les gens jouent à des jeux de plein air, profitent du soleil, font griller des pølser, … On est très loin des hordes de touristes qui prennent d’assaut le port, et c’est finalement pas plus mal.

Ensuite, retour à la gare, et c’est parti pour 6:30 de train pour rentrer à Oslo. Ok, il faut bien l’avouer, le retour est … ennuyeux. A partir de Myrdal, on a déjà vu les paysages, et il reste quand même 4:30 de route. Et en plus il pleut … Mais s’ennuyer (un peu) pendant 4h, c’est quand même peu à payer pour un week-end où on en a pris plein les yeux!

Pour finir, parlons un peu de choses qui fâchent (surtout en Norvège), i.e., d’argent.

  • Train Oslo – Myrdal: 489Kr par personne
  • Flåmsbanen: 260Kr par personne
  • Bateau Flåm – Bergen: 355 Kr par personne
  • Nuit à Bergen: 790 Kr
  • Fløybanen: 80Kr par personne
  • Train Bergen – Oslo: 399Kr par personne

Soit 3876Kr (~500 euros) à deux pour le week-end, sans compter les repas. Je pense que le fait de reserver tout à la dernière minute n’a pas aidé, mais grosso modo, les tarifs restent « dans la norme » pour le niveau de vie Norvégien.

Pour les infos pratiques:

  • Pour les trains : NSB. Lors de la réservation, le site demande un numéro de téléphone, qui est limité à 8 chiffres (Il n’y a que 5 millions d’habitants dans le pays ^_^). En fait, ce numéro sert juste pour s’identifier lorsque l’on retire les billets aux bornes, donc vous pouvez mettre n’importe quoi, tant que vous retapez la même chose sur la borne en récupérant les billets.
  • Pour le bateau : Norled. Il est aussi possible d’acheter son billet directement sur le bateau.

Week-end à Bergen, Part I

Bergen est la deuxième ville du pays (~250.000 habitants), située sur la côte Ouest de la Norvège. La ville est surnommée la Seattle européenne,  avec un nombre de jours de pluie annuel hallucinant (202 jours de pluie en moyenne par an, et jusqu’à 85 jours consécutifs en  2007). Un de mes collègues natif de la région m’a raconté une « blague » qui résume bien la situation:

Un homme s’adresse à un jeune garçon dans Bergen:

  • « Petit, sais-tu s’il s’arrête de pleuvoir de temps en temps à Bergen? »
  • « Je ne sais pas je n’ai que 12 ans ».

Lorsque l’on s’est rendu compte de la situation exceptionelle des dix derniers jours (un gros anticyclone pile poil au dessus de la Scandinavie), et que le Lundi de Pentecôte était ferié en Norvège, c’était le bon moment pour prendre des billets de train et de partir à la découverte de la ville pour un week-end !

Le trajet en train est long (6h). Et nous, on a fait moitié moitié, en prenant un bateau sur la fin. Du coup, 11h de transport, sans compter les correspondances … Stupide? Absolument pas ! En fait, le voyage fait partie intégrante de ce week-end : « Bergensbanen » est une des plus belles lignes de train au monde.  Et si on couple ça à la remontée en bateau du Sognefjord (le plus long fjord d’Europe), et ben ça fait un très joli voyage, où l’on ne voit pas le temps passer.

On part de Lysaker le dimanche, à 10 minutes à pied de la maison. Les lignes de train sont en travaux aux alentours de Drammen  (comme c’est courant en Norvège pendant les week-ends et les vacances), et NSB propose un bus de remplacement pour rejoindre Hønefoss. Ensuite, train « normal » jusqu’à Myrdal. Enfin, normal, c’est vite dit … On commence par suivre une rivière dans une vallée verdoyante, et on a vu pire comme paysage …

On continue ensuite par l’ascension des montagnes qui nous séparent de Bergen. Du coup, la vallée fait place à un paysage lunaire, puis à un lac gelé.

Les gens qui montent dans le train ont des piolets, et l’on apprend qu’un des glaciers de Norvège est situé dans le coin. Violent contraste avec les 30 degrés d’Oslo lors du départ 3 heures plus tôt.

On arrive ensuite à Myrdal, endroit où nous quittons le Bergensban pour prendre le Flåmban et rejoindre le Sognefjord. La ligne est très (trop) touristique.  Après s’être habitué au lifestyle norvégien (où les gens dans les transports en commun cherchent à s’éloigner le plus possible des autres, et restent silencieux), arriver sur un quai blindé de gens très (trop) bruyants se marchant sur les pieds pour prendre des photos, ça fait un choc.

Mais bon, quand même, les paysages sont réellement à tomber.

On arrive ensuite à Flåm. Vendu comme un « charmant village en bout de fjord« , il s’avère que le coin est surtout rempli de cafés, de boutiques de souvenirs et d’hôtels. Heureusement, on ne reste pas longtemps, notre bateau pour Bergen part dans une heure.

Nous ne prenons pas le bateau purement touristique, mais le bateau express pour Bergen. Avec cette option, on ne voit que le Sognefjord, mais on évite pas mal de touristes s’agglutinant dans le circuit touristique « Norway in a nutshell ». Une fois sur le bateau, c’est parti pour 5h30 de remontée du fjord. Et donc pour 5h30 de « wha la vache, comment c’est trop beau!« .

En arrivant sur Bergen, le fjord se peuple de maisons typiques :

On arrive à Bergen vers 21h. Le temps de trouver l’hôtel, de faire le check-in, de se poser dans la chambre, on est prêts à refaire un tour. Mais la vraie découverte de Bergen, ce sera pour demain, et la suite du post … idem ! En attendant, la vue de la chambre, à … 22h30.

Oslo, en mode touriste

Mes grands-parents sont venus nous visiter pour Påskeferier (les vacances de Pâques, qui ont lieu pendant la semaine sainte et pendant laquelle la plupart des norvégiens partent en vacances dans leurs cabins en forêt). Du coup, on a essayé de leur montrer le maximum d’Oslo, et surtout le plus typique … sans exploser le budget.

Premier jour: Dimanche.

On commence par une croisière sur le fjord. La ballade dure 2 heures, et même si elle est un peu chère (250Kr/pers), cela vaut vraiment le coup. Après avoir longé l’opéra, le bateau part dans les îles du fjord, puis le traverse d’Est en Ouest pour aller jusqu’aux îles en face de Sandvika. Le tour est commenté en anglais. Départ à 10:30, 13:00 et 15:00, sur le ponton en face de Rådhuset (la marie, en brique rouge avec ses 2 tours, inmanquable). Le bateau est couvert est il n’y a pas de roulis. Nous, on est parti à 10:30, par grand beau temps, et on a vraiment trouvé ça cool. Les commentaires sont bien faits, et on apprend pas mal d’anecdote sur les îles (comme celle sur Gressholmen) et le fjord. Astuce : la plupart des « attractions » sont visibles sur la gauche du bateau.

Ensuite, après un dejeuner sur le pouce (dans un Deli de Luca par exemple), on file à la Gallerie Nationale, de l’autre coté de Karl Johan Gate. En temps normal, l’entrée est à 50Kr, mais … c’est gratuit le dimanche !

Pour la petite histoire, Un des « Cri » de Munch (sa toile la plus célebre)  y est exposé., alors qu’il n’y en a pas dans le musée Munch (qui lui est payant) ! Une « blague » norvégienne explique que le fameux Cri représente un touriste étranger en visite en Norvège, après avoir vu le montant de sa note de restaurant.

Et, pour finir la journée, un petit tour à Sognsvann, au terminus de la ligne 3. Rien de particulier, juste histoire de prendre l’air au milieu des habitants de la ville occupés à faire griller leurs pølser sur des barbecues improvisés.  Ca sent bon la grillade et le feu de bois, et le lac est vraiment beau quand il y a du soleil.

Second jour: Lundi.

On commence par une visite au Vikingskiphuset, le musée des drakkars (littéralement « la maison des bateaux vikings »). Ce musée n’est pas très grand, il contient 3 bateaux vikings (en fait, drakkar, ça veut dire « Dragon » en Suédois, donc aucun rapport), dont deux particulièrement bien conservés. Les bateaux étaient utilisés comme tombes, et le musée expose ce qui a été trouvé dans les chambres funéraires construites sur les bateaux (ils étaient ensuite enterrés, formant une petite colline). Les tombes avaient déjà été pillées, mais les éléments encore présents sont toujours sympathiques. Le ticket est à 60Kr, à moitié prix pour les étudiants, et … gratuit pour les étudiants de l’université d’Oslo !

Ensuite, ballade en ville. Montée sur le toit de l’opéra, puis petite marche tranquille dans le centre ville. Un passage par la cathédrale (entrée libre),  puis on remonte Karls Johan Gate jusqu’au Théâtre National. Rien de « exciting », juste une visite du quotidien Osloite en centre ville.

Troisième jour: Mardi.

Le matin, par très grand beau temps (on a un temps magnifique pour Pâques, c’est dingue), on monte à Holmenkollen. Le tremplin de saut à ski abrite le Skimuseet, qui permet d’accéder au Tremplin de Saut à Ski. La vue sur la ville, le fjord et ses îles et la Nordmarka est … absolument fabuleuse. Cette attraction reste chère (100 Kr l’entrée, mais gratuite avec l’Oslo pass), mais si le temps est bon (et qu’il n’y a pas de compétition empéchant d’accéder au tremplin), il faut absolument la faire. Sans aucun doute la plus belle vue sur la ville et la région.

Pour la suite, il faut une voiture. L’idée est d’aller faire un tour dans la campagne norvégienne. Pour ce faire, on part direction Drammen, que l’on atteint assez rapidement. Pour atteindre Spiraltoppen (un super point de vue sur le fjord et les montagnes environnantes), on passe par le Spiralen, un tunnel en spirale de 1600 mètre de long (péage: 35Kr). Un tunnel en spirale, ça n’existe qu’a Drammen, et c’est … étrange. On perd complètement ses repères lors de la montée (idem pour la descente), c’est vraiment bizarre. La vue depuis Spiraltoppen vaut vraiment le détour par beau temps.

Ensuite, on part vers Hokksund, puis Hønefoss. On longe Drammenselva (« la rivière de drammen »), et on traverse de nombreux champs et exploitations agricoles. En arrivant vers Hønefoss, on commence à voir Tyrifjorden,  le 5ème plus grand lac de Norvège. En rentrant sur Oslo, on longe ce lac, et on passe à coté d’Utøya, petite île devenue tristement célèbre depuis le massacre du 22 juillet 2011.

Et, pour finir la journée, passage au supermarché pour acheter un saumon, et une cuisson au barbecue pour faire » typisk« .

Quatrième jour: Mardi

Cette fois, après avoir « exploré » le Nord-Ouest d’Oslo, on part aujourd’hui vers le Sud-Est. Après une petite heure de route (attention, en plus d’être hors de prix, les autoroutes norvégiennes sont limitées à 80km/h sur une grosse partie de la périphérie d’Oslo), on arrive à Drøbak, une petite ville située plus bas dans le fjord (c’est à partir de Drøbak que le fjord gèle l’hiver). La ville est connue pour 2 choses : (i) son port de pêche et (ii) la forteresse d’Oscarborg. Située sur une île au milieu du fjord, celle-ci à permis de couler un bateau allemand pendant la seconde guerre mondiale, pour donner le répit nécéssaire à la famille royale pour fuir le pays. Il y a un sentier qui longe le fjord au départ du port, c’est paisible à souhait, et par beau temps, super joli !

On poursuit ensuite vers Fredrikstad, à une heure de route plus au Sud. La ville a été fondée par Frederik II (roi du Danemark et de Norvège) en 1567, après l’incendie qui ravagea la ville de Sparpsborg (située plus au Nord). La ville en elle-même  n’a rien de fabuleuse, mais la citée fortifiée (« gamle byen », la vieille ville) est la mieux préservée de Scandinavie. Et c’est effectivement pas mal du tout.

De retour à Oslo, un passage par le parc Vigeland pour finir en beauté ces 4 jours de ballade dans la ville et ses environs.

Norsk Tekniskmuseet

Il y a quelques semaines (le 18 mars pour être précis), on est allé visiter le Musée Technique de Norvège. En gros, l’équivalent de la Cité des Sciences de La Villette en région parisienne. Le musée est à Kjelsås, au Nord d’Oslo. C’est accessible en tram ou en bus assez facilement, même si il faut faire attention le dimanche, les horaires sont réduites.

Le musée est très bien, même si tout n’est pas entièrement traduit en Anglais, ce qui demande une certaine aisance en Norvégien pour profiter de toute la visite. Ceci étant, on s’est quand même ocupé 2 bonnes heures, sans trop trainer devant les éléments uniquement décrits en Norvégien, faute de comprendre les panneaux.

Il y a plusieurs zones, assez hétéroclites, qui traitent chacune d’un domaine particulier de la science. On s’est beaucoup attardé sur la collection d’instruments de musique automatiques, qui expose des pianos mécaniques du début du siècle à coté de synthétiseurs bien plus modernes. La photo ci-dessous représente une « machine à jouer de la musique », qui était utilisée dans un bar d’Oslo pour économiser le cout d’un orchestre « live ». Les morceaux sont enregistrés sur des disques de métal faisant un bon mètre de diamètre, et contiennent environ 15 minutes de musique. Une prouesse pour l’époque !

Une bonne partie du musée est dédiée a la dimension « Oil & Gas » du pays, et traite de l’exploitation de pétrole et de gaz off-shore. Malheureusement, cette section du musée est uniquement en Norvégien :'(.

Après une aile dédiée aux « instruments de laboratoire » (où l’on apprend que déjà lors de sa création , les professeurs de l’Université d’Oslo avait peu de temps à faire de la recherche, tant leur charge d’enseignement et d’administration était lourde … à l’Ouest, rien de nouveau), qui expose des instruments magnifiques, toute une section est consacrée à l’industrie du bois, et plus particulièrement à la fabrique de papier. Une impressionnante machine à papier est exposée (elle fait plus de 20 mètres de long!).

Une bonne partie du sous-sol du musée est dédié à des experiences ludiques, plutôt pour les enfants. On y trouve des Tours de Hanoï, des ballons à faire voler avec une soufflerie, ou, plus fort, des capteurs cérébraux permettant de controller une balle et de faire un duel de volonté avec un adversaire. Les capteurs analysent l’intensité de l’activité cérébrale de chaque joueur, et le plus concentré gagne. On trouve aussi une zone dédiée à la chaleur, avec une caméra thermique, et une experience complètement hallucinante sur la perception.

Dans les tubes en cuivre, circule de l’eau. Le tube de gauche est chaud, celui de droite est froid. Au centre, les 2 tubes sont entremêlés. Si on met sa main sur la partie gauche, on ressent de la chaleur. Sur la partie droite, un grand froid. Et au milieu? C’est très étrange … La où on s’attend à ressentir du tiède, en fait, on ressent du chaud ET du froid, en même temps. Si vous voulez comprendre, l’explication est dans le texte de la photo (ah, oui, mais en Norvégien … en gros, c’est une histoire de capteurs différents qui sont activés simultanément par le dispositif).

Une énorme halle est consacrée au transport, avec des avions taille réelle, des trains, des voitures, … On y voit la première voiture du Roi, et on y apprend qu’il ne supportait pas d’avoir un chauffeur et préférait conduire lui-même sa voiture. La visite se termine par le musée des télécommunications, avec de vieux ordinateurs, de vieux téléphones, des routeurs téléphoniques, … « Je vous parle d’un temps, que les moins de 20 ans, … ».

Le musée vaut le détour, et s’il fait beau, il est possible d’aller faire un tour à Maridalsvannet, qui est juste à coté. De quoi s’occuper et apprendre des choses en s’amusant. On a passé une bonne après-midi là-bas!

Formalités d’entrée en Norvège

En gros, aller s’installer en Norvège (pour plus de trois mois), c’est très simple pour deux européens : il suffit que l’un des deux ait une bonne raison d’y aller. Ca tombe bien, je suis recruté par le plus grand labo de recherche scandinave, j’ai ma bonne raison.

Cette « bonne raison » me permet d’obtenir un « fødselsnummer », équivalent d’un numéro de sécurité sociale en France (sauf qu’il tient sur 5 chiffres, couplés à la date de naissance). Mais, contrairement à la France, ce numéro sert de clé dans un fichier central des habitants du Royaume, le Folkeregisteret, géré par le service des impôts. Ce registre est à la base de toute formalité effectuée dans le pays : il est nécessaire pour ouvrir un compte en banque, prendre un abonnement de téléphone portable, souscrire au cable ou à un fournisseur d’accès internet, ouvrir un compte en banque, … Ce numéro donne aussi accès au système de protection social du pays, bref, all-inclusive.

Pour obtenir ce numéro, le système laisse rêveur : on pré-remplit un dossier archi-simple sur le Web. On choisit ensuite une date de rendez-vous au « Service Centre for Foreign Workers », situé en plein coeur d’Oslo, pour présenter les justificatifs nécessaires (dans mon cas mon contrat de travail, et les conventions collectives du labo pour savoir combien d’heures je travaille par semaine). Là, une personne vérifie, fait les copies nécéssaires, et transfère automatiquement le dossier au service des impôts. Le temps de remplir le formulaire de taxes, on passe au guichet des taxes, et 10 minutes plus tard montre en main, on est dehors. Les documents arrivent ensuite par courrier postal dans la semaine. Le plus important est la skattekort (« carte de taxe » en français dans le texte), qui, en plus de contenir le fameux fødselsnummer, doit être remise à l’employeur : elle indique le montant à prélever sur le salaire pour payer les impôts (on paye ses impôts en avance en Norvège, on doit donc déclarer son salaire pour que le montant de l’impôt soit calculé sur la carte, puis la transmettre à l’employeur pour qu’il fasse la retenue à la source). Et sans cette carte, par « sécurité », l’employeur prélèvera … 50% du brut !

Vu l’importance de ce fødselsnummer, on avait anticipé au maximum : j’ai fait un saut à Oslo en Mai pour faire les démarches physiquement, et Céline a pré-remplit son dossier pour avoir un rendez-vous le lendemain de notre arrivée. Plutôt efficace comme technique, car on a pu de fait utiliser mon identité pour faire toutes les démarches, et ainsi très rapidement avoir un compte en banque, un abonnement internet, …

Pour le reste du déménagement, les colis sont exemptés de frais de douanes car représentent des effets personnels associés à notre installation en Norvège. Il suffit de passer au service des douanes de l’aéroport avec les listes de colisages et un formulaire ultra simple pour obtenir le tampon qui permet de dédouaner les colis et les ramener à la maison.

Pour la banque, sur les conseils de Franck, on termine chez DnB Nor. En gros, ils ont une interface en ligne presque entièrement traduite en anglais, ce qui est très pratique car la banque en ligne est très utilisée en Norvège. Pas de prélèvement automatique pour payer ses factures, et encore moins de chèques : ces deux moyens de paiement n’existent pas ici. Les factures possèdent toutes les informations pour être payées par une sorte de virement bancaire, qui contient la référence de la facture payée. Il y a aussi l’avtalegiro, qui est une sorte de prélèvement automatique, mais maitrisé du coté du client : on choisit soi-même le  montant maximum prélevable par mois, pas de mauvaise surprises (comme Free qui prélève 50 euros de frais de résiliation sans fondement) ! Pour obtenir une carte de paiement, il faut justifier d’un salaire suffisant pour les critères de la banque. Je matche, et suis donc pris en photo immédiatement pour obtenir ma carte dans les 4 jours (elle sert aussi de carte d’identité, d’où la photo). La classe !

Départ du Chud

Pour préparer le déménagement qui approche, Céline a passé un temps fou sur « Le bon Coin » pour vendre tout les meubles et objets que l’on n’emporte pas avec nous. Pour résumer, vendre le contenu d’un 3 pièces, ça représente une  centaine d’annonces sur le web, et un temps inimaginable pour prendre les meubles en photos, créer les annonces, … Surtout qu’en face, les ‘clients’ ne se privent pas pour (i) faire des propositions improbables (proposer 10% du prix demandé) ou (ii) tout simplement poser des lapins à répétitions.

L’autre gros point noir, c’est qu’on ne maitrise pas l’ordre de départ des meubles … Le canapé est parti assez vite, on a donc du s’adapter en posant des coussins par terre. Mais couplé au départ du micro-onde et de la gazinière, … c’est pas vraiment l’éclate … On est devenu pros des sushis mangés assis par terre au milieu des cartons …

Pour tout ce qu’on ne vend pas, il a fallu trouver une solution … Les meubles auxquels on tient squattent les garages familiaux, et pour le reste (genre le piano numérique de Céline) … on emmène. Pour déménager à ‘moindre frais’, on abandonne les devis des sociétés de déménagement, qui sont hors de prix, et, qui, en plus, ne garantissent aucun délais de livraisons. On opte finalement pour « Bagages du monde » (BDM). En gros, ils sont spécialisés dans le fret aérien pour particulier (typiquement, de l’excédent de bagages), et servent d’interface entre les particulier et les transporteurs aériens. Ils nous transportent nos 13 colis (174 kilos) de l’aéroport de Nice à l’aéroport d’Oslo, pour un tarif relativement abordable (≈ 900 euros). Et surtout … les colis arrivent en moins d’une semaine !!

Point négatif : il faut tout emballer avec beaucoup de précautions (« la maison du papier » à Antibes est une vraie référence dans la matière), et surtout … faire une « liste de colisage » de chaque carton. En gros, le contenu exact de chaque carton doit être listé, pour la douane (on sort de l’union européenne …). Et, vis a vis de la Norvège, tout doit être marqué « used »,  et ainsi exempt de frais de douanes. Assez infernal à faire au final (rappel: 174 kilos de « trucs » dans 13 cartons !) …

On devait déposer les cartons le lundi 23 (on rend l’appart le 24 au matin), mais suite à un couac de BDM, pas possible. Du coup, on transporte tout en urgence chez mes grands-parents, pour pouvoir vider l’appartement et terminer le ménage (ma mère est venu filer un coup de main pour que ça aille plus vite, mais ça a quand même pris la journée …). Lors de l’état des lieux le lendemain, on se rend compte que la porte du salon (qui est à la cave depuis 4 ans) n’a plus de poignée. Ca embête beaucoup la dame de l’agence, mais elle est assez sympa pour me laisser gérer le truc plutôt que de nous facturer une intervention professionnelle. Sauf que … ben la poignée en question est conforme à un standard qui n’existe plus (l’immeuble est si vieux que ça ?) … Mission Leroy Merlin, Castorama (échec, il a brulé, y’a plus rien), Carrefour … impossible de trouver une poignée avec le bon écartement. L’agence s’impatiente, le prestataire à qui on doit amener les cartons aussi, … Finalement, un coup de perceuse règlera l’affaire … et les cartons seront déposés en temps et en heure. Ouf.

On est maintenant mardi 24, notre vol part le 25. Sur un énorme coup de chance, Steph, mon ancienne binôme de DEUG, vient d’accoucher (félicitations), et cherche à upgrader sa Twingo pour un modèle 5 portes. La clio est donc vendue ultra rapidement! Céline avait aussi evacué sa Twingo quelques jours auparavant. J-1 du départ, plus de voiture, et plus de domicile! Reste le dernier point à gérer : Jinx

Il a passé avec succes son test de vaccination (qui au passage coute un bras … 450 euros de frais vétos pour le rendre conforme à l’exportation), reste à le transporter jusqu’à Oslo. Le deal, c’est que mes parents l’amènent samedi prochain. Sauf que cet abruti a décidé de se la jouer rebelle, et que mes parents n’étant pas vraiment habitués à gérer un chat en mode « furie », ca donne une situation explosive … Il ne se laisse pas manipuler, et du coup, le passage de la sécurité à Nice puis à Roissy va être chaud bouillant. On part donc avec lui dès mercredi. Avec 4 valises de 23 kilos, 2 bagages à mains, et surtout … 4 heures à tuer entre l’arrivée à Oslo et la récupération de l’appart.

Let’s go comme dirait l’autre !