L’opéra d’Oslo (« Operahuset« , littéralement « la maison de l’opéra ») est une des attraction majeure de la ville. Construit en bord de fjord, l’architecture externe du bâtiment permet au public d’acceder au toit (une immense terrasse en marbre italien) en « grimpant » par les cotés. Et ainsi de profiter d’une superbe vue sur Oslo.
L’opéra est très récent (construction démarrée en 2003 et finie en 2007), et héberge entre autre le ballet national norvégien. 350 propositions avaient été faite au jury chargé de choisir l’architecte en charge du projet ! Il à été construit en face de la gare centrale, dans le quartier industriel de Bjørvika. Ce quartier est en pleine phase de réhabilitation, comme Aker Brygge qui est passé du stade d’entrepots désaffectés à celui de quartier hype (un peu comme TriBeCa à NYC dans les 90’s). Le quartier devait aussi héberger le nouveau Musée Munch, mais le projet à capoté il y à un mois.
Bref … Pourquoi parler de l’Opéra maintenant? Tout simplement parce que depuis peu, et pour une durée limité (pour les fêtes il me semble), on peut assister à une visite guidée (en anglais) du batiment. La visite est plus axée « coulisses » que « stage« , ce qui du coup permet de voir des endroits ou l’on ne serait jamais allé autrement. Les billets se réservent à l’avance sur le site de l’opéra (attention, le « skjøp » est la seule partie du site à être uniquement disponible en norvégien) , comme n’importe quelle représentation. Il faut ensuite récupérer le ticket aux caisses de l’Opéra.
Départ à 14:00 (pétantes, ponctualité norvégienne oblige). Notre guide est une ancienne chanteuse d’opéra, qui à pris sa retraite d’artiste et s’occupe maintenant de l’événementiel de l’opéra. Dans un anglais parfait, nous voila parti pour la visite (qui dure une heure, pour 100 NOK).
On commence par un passage aux vestiaires, (qui fonctionne en … « self-service »! Une grande salle pleine de porte manteaux) d’où l’on à une très jolie vue sur « She Lies » (« hun ligger » en norvégien).
Cette sculpture d’acier et de verre (17 mètre de haut) est posée sur une plaque de béton (12m de long), flottant dans le fjord. Elle à été conçue pour « vivre » avec le fjord, c’est à dire bouger avec les vagues et le vent, et surtout refléter les couleurs et la lumière de son environnement. Dixit la guide, on était pas dans un bon jour … mais c’étais quand même pas mal. Cette oeuvre est en fait une interprétation d’un tableau du début du 19ème siècle (« The sea of Ice »)
On repasse ensuite dans le hall. L’exterieur du bâtiment est construit en métal et en en verre, tandis que l’interieur est en chêne. L’architecte voulait représenter un « seuil » entre le monde exterieur et le monde de l’opéra. Toute la partie en chêne est construite sur la terre ferme, tandis que le reste est gagné sur le fjord (posé sur de pilotis de béton ancrés 60m plus bas).
La facade n’est pas éclairée. Du coup, la nuit, l’interieur du bâtiment devient apparent depuis l’exterieur, et le bois apparait dehors. L’effet souhaité par l’architecte est de rendre plus facile le passage de ce seuil, du monde exterieur eu monde de l’opéra. La photo ci dessous n’est pas prise de nuit (enfin pas loin, il était 15:15), mais on commence déjà a voir apparaitre le coeur en bois depuis l’exterieur.
On passe ensuite dans … les coulisses! Les photos sont interdites dans la salle de fabrication des costumes, il va donc falloir nous croire sur parole … mais « wha la vache, comment c’est beau » ! Il y à des tissus partout, un nombre incalculable de machines à coudre, des rubans, des coiffes, …
On poursuit par le « backstage » de la scène principale. Comme il y à une représentation de Casse-Noisette en cours, il faut faire vite et traverser au pas de charge un des couloirs menant jusqu’au salles d’installation des scènes. En fait, on passe vraiment dans les coulisses, avec des gens en costumes, d’autres sortant des douches, des costumières armées d’épingles dans les starting blocks, … c’est assez fou en fait.
Les salles d’installation sont les salles permettant de monter les décors a placer sur scène. La guide nous a donné de nombreux détails techniques sur les scènes. Je ne me les rappellent pas touss, mais le plus marquant est que la scène principale est montée sur un élévateur qui permet de la faire descendre jusqu’à 12 mètre plus bas, à la vitesse de 0.7m/s ! Comme c’est mine de rien un peu dangereux, les conditions de sécurité sont les même que sur une plateforme pétrolière!
On continue ensuite dans les entrailles de l’opéra. Le backstage est construit autour d’un « atrium » plutôt sympa. De nombreuses salles de répétitions de ballets, d’orchestres, une cantine, des salles de réunions. La magie de l’opéra disparait un peu et ca ressemble « presque » à un immeuble de bureau classique. Si on excepte les filles en tutu croisé au détour d’un couloir.
On continue ensuite jusqu’à la scène principale, où l’on profite de l’entracte de Casse-Noisette pour jeter un oeil. Photos interdites, dommage. Car c’est beau. Ca donne presque envie d’aller assister à un opéra ou un ballet, en partie pour revoir la salle. En forme de fer à cheval (de verre à cognac en fait), c’est une des salles avec la meilleure acoustique au monde. Tout est fait pour que le son soit réparti de la meilleure manière possible. Le design de la salle est aussi pensé pour refléter le moins de lumière possible vers la scène, et ainsi avoir un « noir salle » réel. L’architecture est aussi pensée pour que la présence ou l’absence de public ne changent pas l’acoustique de la salle.
C’est impressionnant de se retrouver dans un lieu public où aucun détail n’a été laissé au hasard. Avant de sortir, on profite d’un joli coucher de soleil sur Bygdøy (bha oui, il est 15:15 …).
Et, avant de rentrer à la maison, un petit passage sur le toit pour profiter de la vue. En plus du sol en marbre blanc, le toit est orné d’aluminium sur lequel est embossé d’anciens motifs de tissage norvégiens.
En gros, une visite vraiment sympa, pas trop chère pour des critères norvégiens, et surtout une occasion unique de passer par des endroits ou le public n’est normalement pas autorisé. Vraiment bien !