Visite de « La grande Chose »

Via mon laboratoire, on est membres d’un réseau appelé International Network of Norway (INN), géré par la Chambre du Commerce d’Oslo. En plus d’assurer le « service-après-vente » du processus d’expatriation (genre cours pour apprendre à payer ses impôts correctement dans le système Norvégien), des événements destinés aux « expat » d’Oslo sont organisés, pour nous faire découvrir la culture norvégienne et mieux aider à s’intégrer. Parmi ces événements, une visite du Storting, le parlement de Norvège. Pour y aller, facile, c’est en plein centre, sur Karl Johan Gate, métro Stortinget (toutes les lignes y passent). Le bâtiment est en brique jaune, avec deux lions en pierre autour de l’entrée principale, qui donne sur Eidvoll plass. Etymologiquement, Stortinget se décompose en « Stor-ting-et », soit « Grande-Chose-La », donc « la grande chose ». On retrouve cette construction dans le nom du parlement islandais (Alþingi, écrit « Althing » en alphabet latin, « la toute chose ») et du parlement danois (Folketing, literalement « la chose du peuple »). Les suédois, eux, ont préféré se démarquer (apparemment « comme d’habitude » selon le guide) et ont gardé la racine germanique en choisissant Riksdag (a rapprocher du Reichstag allemand). Aux temps viking, le ting (« la chose ») correspondait à l’assemblée locale, lors de laquelle les hommes libres siégeaient pour gouverner leur région. Après la réunification des différents royaumes vikings en un seul (le royaume de Norvège), et quand il à fallu choisir un nom pour l’assemblée générale de Norvège, « la grande chose » à été choisie: Stortinget.

L’accès au bâtiment est controlé, et on doit passer à travers un portique de sécurité avec contrôle des effets personnels. Le guide (qui est le « concierge » du bâtiment, et qui en connait tout les secrets) nous demande aussi de laisser nos téléphones portable au vestiaires, ceux ci sont interdits pour les visiteurs dans l’enceinte du parlement. Mais la confiance Norvégienne étant toujours aussi hallucinante: on repasse alors par le même portique de sécurité (éteint cette fois), et personne ne se pose ne serait-ce la question de vérifier qu’il ne reste pas un téléphone portable dans une poche de pantalon …

L’interieur du parlement est aussi en brique jaune, ce qui donne un aspect un peu « brut » ou « factory » pour parler hype

On y trouve pas mal de peintures, et des mosaïques « contemporaines » plutôt pas mal. Une visite guidée du parlement est disponible tout les samedis, et semble se concentrer plus sur les oeuvres exposées dans le parlement. La visite continue et nous amène devant une réplique de la Constitution de Norvège, écrite à Eidsvoll le 17 mai 1814. Il s’agit de la plus vieille constitution encore en usage en Europe (la plus vieille au monde encore en usage étant celle des états-unis d’Amérique, 17.09.1787), qui fixe le fonctionnement politique du pays. Elle est inspirée des constitutions française et US, mais s’en différencie fortement par l’établissement d’une monarchie constitutionnelle en lieu et place d’une démocratie. On vous en à déjà parlé, les norvégiens tiennent à leur royaume!

La visite continue par la visite de la salle du parlement. Il s’agit de la salle en amphithéâtre visible depuis Eidsvoll plass.

Deux choses choquent dans la salle. Premièrement, les sièges sont plus ou moins les uns sur les autres. En effet, le nombre de parlementaire est proportionnel à la population du pays. Il y avait 114 sièges en 1814, et 169 maintenant! Les séances du parlement sont publiques, et il est possible d’y assister depuis le second étage, reservé aux visiteurs. La seconde chose choquante est la répartition des sièges. En France, et dans de nombreux pays, les députés sont assis par parti dans l’hémicycle.

Mais en Norvège, ils sont répartis … géographiquement!

Heureusement, les parlementaires Norvégiens sont « civilisés », et les débats ne tournent pas à la foire d’empoigne. L’absence de « tensions » lors des débats est d’ailleurs un problème pour certains Norvégiens, qui trouvent les séances de l’assemblée trop « formelle » et « ne faisant pas vraiment avancer les choses ».

En résumé, la visite (qui dure environ 1 heure 30) vaut vraiment le coup, on à appris plein de choses, et le guide était vraiment passionné par son bâtiment et l’histoire de celui-ci. Vraiment bien!

Un peu d’histoire

En se promenant dans Oslo et aux alentours, on se rend compte d’une chose assez « étrange » pour nous français.

Les norvégiens sont fiers de leur pays, et quasiment toutes les maisons sont équipées d’un mat pour y hisser un drapeau aux grandes occasions (anniversaires, naissance, mariage, fête nationale, …). En fait, leur drapeau est **vraiment** partout.

Pour comprendre pourquoi, il faut remonter dans le temps.

Jusqu’en 870, la région est divisée en 29 royaumes vikings. La norvège est unifiée par Harald 1er, à la suite de plusieurs traités et batailles (bataille de Hafrsfjord).

La norvège en tant que telle (et l’identité norvégienne) existe donc depuis cette date. son peuple est celui des Nordmann, les « Hommes du Nord ». (Au passage, « Normandie » veut étymologiquement dire « royaume de l’homme du Nord », et a été fondée par un viking norvégien !)

La coutume viking veut que le pouvoir soit partagé entre les enfants du roi. Ce n’est pas du gout d’Eirik 1er, qui lorsqu’il obtient le pouvoir décapite ses 18 frères pour garder le contrôle !

La peste noire de 1349 décime le pays. 1/3 de la population y passe, ce qui entraine récession économique et famine.

Une union avec les 2 autres pays scandinaves (Suède et Danemark) est décidée en 1397 pour sauver les meubles : L’union de Kalmar. C’est la fin de l’indépendance de la Norvège.

L’idée est d’avoir un roi commun, mais dans les faits, la Suède n’en fait qu’à sa tête. Norvège et Danemark se rapprochent pour contester via la signature d’un traité, et l’union est finalement dissoute en 1523.

Sur la base du traité signé entre les danois et les norvégiens, le roi du Danemark Christian III décide d’annexer la Norvège : « la Norvège ne sera plus jamais un royaume indépendant », c’est une province du royaume du Danemark.

L’économie reprend, surtout la pêche. Les suédois attaquent la Norvège, et prennent Trondheim. S’en suivent de nombreuses batailles, et des frontières changeantes. Mais l’identité norvégienne reste présente, et des éléments spécifiquement norvégiens sont créés (comme l’académie des sciences norvégienne, ou la langue norvégienne de plus en plus utilisée en littérature), indépendamment du royaume de tutelle.

La suède ré-attaque le Danemark au début du 19ème siècle. Le Danemark se voit contraint de céder la Norvège à la Suède. La Norvège tente de se déclarer indépendante en écrivant sa constitution (inspirée de la constitution française de 1791). Le gouverneur est nommé roi. Ce n’est pas du goût de la Suède, qui fait abdiquer le roi, et garde le contrôle tout en leur laissant leur constitution « symbolique » pour « calmer les esprits ».

L’union implique une politique consulaire commune. Or, la Suède (peu commerçante) protège ses frontières, ce qui n’arrange pas les affaires des Norvègiens dont l’activité principale et la pêche et le commerce du poisson. Suite à la « crise consulaire », l’union est dissoute en 1905, la Norvège est de nouveau indépendante !

Or, le royaume de Norvège n’a plus de Roi ! Comme tout Royaume a besoin d’un roi, un référendum est organisé auprès du peuple, pour choisir qui parmis les princes disponibles dans les pays voisins pourrait devenir le roi de Norvège. Une sort de Bachelor, avec un royaume à la clé !

Finalement, c’est le prince Carl du Danemark qui est choisit, et qui devient le roi Haakon VII de norvège en 1905.

Et ainsi, après quasiment 600 ans de dominations diverses, les Norvégiens disposent à nouveau d’un territoire, d’un royaume et d’un roi. Finalement, c’est normal qu’ils y tiennent tant que ça à leur drapeau !

EDIT:

  • Les sources sont principalement Wikipedia (article « Histoire de la Norvège« ), et des discussions avec des collègues de travail. Quelques libertés ont été prise, et on n’est pas encore des grands spécialiste de l’histoire norvégienne, donc on à peut-être raté des trucs
  • Et au fait, contrairement à la croyance populaire, les vikings ne portaient pas de casques à cornes. Mais si on les dessine pas, ça fait moins « viking » d’un coup 😉

Fra Frognerseteren til Sognsvann og Ullevålseter

Aujourd’hui, grand soleil, et températures positives … un temps idéal pour ressortir les skis!

On a changé d’itinéraire, sur les conseils d’un collègue. Et il nous a bien conseillé, car la piste est vraiment sympa, de grandes descentes pas si pentues que ça, de supers points de vue sur la Normarka, … Un parcours d’environ 15km, plié en 2h30 en prenant notre temps, avec deux longues pauses grignotage au soleil.

En gros, on a pris un métro jusqu’à Frognerseteren (point A, terminus de la ligne #1). De la station de métro, on chausse les skis et on suit la direction de Tryvannstua. Une fois arrivé à ce chalet (qui est en bas des pistes d’alpin, entre trois lacs gelés), on continue vers Ullevålseter (point B). Et, une fois à Ullevålseter, on poursuit jusqu’à Sognsvann (point C), et on reprend un métro (c’est le terminus de la ligne #3).

Il y a beaucoup de parties en descente, ce qui est franchement sympa. La contre-partie est que c’est une piste facile, donc pleine d’enfants pas forcément plus assurés que nous. Il faudra essayer sur un autre horaire, histoire de voir si c’est plus sympa à un horaire moins populaire.

Encore une chose incroyable en Norvège …

En arrivant à Oslo, nous avons investit dans des vestes « spéciale là-bas » pour la vie de tous les jours. Comprendre coupe-vent et résistante à l’eau, mais respirante. On a finalement acheté tout les deux des vestes de chez Stormberg, qui au passage sont vraiment bien.

Sauf que, en rentrant du réveillon du jour de l’an, je me suis rendu compte que ma veste s’était décousue. Rien de grave, juste une des bandes réfléchissantes qui avait un peu craquée. Forcément, plus de ticket de caisse, et en plus, elle à 4 mois maintenant … Et comme la matière exterieure est « spéciale » (ils appellent ça soft-shell dans la terminologie de l’habillement 3-couches en vigeur ici), on à pas trop osé recoudre sans avis exterieur.

Céline est allé dans un magasin, à tout hasard. Et ils ont tout simplement … procédé à un échange standard ! Sans ticket de caisse. Il suffit de ramener la veste, et ils en redonnent une, garantie 3 ans ! C’est impressionnant !

EDIT: En fait, selon les conditions de garantie de la marque (en « neutrogena » comme dirait Pierre), les vêtements échangés sont donnés à des enfants ou familles défavorisées en Roumanie et Moldavie.

Holmenkollen, par beau temps

Le quartier d’Holmenkollen est un peu à Oslo ce que la croisette est à Cannes. Il est situé à l’ouest, sur les hauteurs de la ville. Ultra-résidentiel mais aussi ultra select, les maisons s’y négocient à des prix complètement fou. En même temps, il ont une vue, une vraie …

Mais, ce qui caractérise vraiment le quartier, c’est son tremplin de saut à ski. C’est un des emblèmes de la ville, il est visible depuis quasiment tout les endroits d’Oslo (photo prise sur le site de CR4).

Le tremplin à subit de nombreuses modifications depuis sa création en … 1892 ! Il s’agit du plus vieux tremplin encore en activité en Norvège. La dernière reconstruction date de 2009, et amène la tour à une hauteur de 60 mètres. Vu l’altitude de la colline, le sommet du tremplin est situé à 417 mètres au dessus du niveau du fjord. La page anglaise de Wikipedia donne des photos des différentes version du tremplin

Pour arriver jusque là, il suffit de … prendre le métro ! La ligne 1 (qui s’appelle d’ailleurs « Holmenkollen line ») dessert la station de ski située au dessus du tremplin (Tryvann Vinterpark). Bon, il faut savoir quà Oslo, le métro n’est jamais plein, SAUF un dimanche par beau temps. Là, on se retrouve en mode rush-hours parisiennes, sauf que les gens montent dans le métro avec des luges, des skis, des snowboards, … Et, a savoir aussi, les portes de la dernière voiture ne s’ouvrent pas sur cette ligne une fois sortie de la ville. Il faut donc compter un petit bout de temps pour « traverser » la foule et atteindre les portes, si on est dans le « mauvais » wagon. Du coup, on a raté la station, et on est sorti à celle d’après. Une petite marche de 10 minutes dans ce quartier vraiment sympa nous permet aussi d’admirer la face arrière du tremplin dans la forêt.

La marche pour atteindre le tremplin depuis la bonne station de métro est un peu « violente ». Ca monte, ça glisse, y’a de la neige partout et il fait froid. Mais l’un dans l’autre, ça se fait bien. Une fois au pied de la tour, on se rend compte de la « pente » d’un tel tremplin :

Mais ce n’est pas fini ! Le bâtiment abrite le « Skimuseet », et en tenant compte du fait que le ski vient plus ou moins du coin (Ski est une ville située au sud d’Oslo, dans le comté d’Akershus), ils savent de quoi ils parlent ! Le musé n’est pas très grand, mais plutôt bien fait. Et le tarif vraiment abordable pour Oslo (120 Kr à deux). On y découvre le materiel utilisé pour les expeditions polaires (les norvégiens ont été les premiers à atteindre le Pole Sud, il y à 100 ans, grâce à l’expedition Amunsen). Oui oui, même le chien …

On y découvre des infos étonnantes. La première traversée du Groënland à été faite par des Norvégiens (Expédition Nansen). Ils ont raté le dernier bateau pour le danemark, et on passé une saison d’hiver complète avec les inuits en attendant le prochain. Lors du voyage de retour, ils ont même du utiliser leur tente pour construire un bateau afin de rejoindre la terre ferme.

On y découvre aussi des ski préhistoriques, des raquettes de plus de 600 ans, des skis asymétriques, et quelques animaux « typiques » naturalisés. Enfin un moyen de mettre en situation ma première phrase apprise en Norvégien: « Det er en elg i skogen » (Il y à un élan dans la forêt). Mais mine de rien, le elg en question fait deux metres au garrot, je voyais ça plutôt en version « bambi ».


Mais, clou du spectacle, quand il n’y a pas de compétition en cours, on peut prendre l’ascenseur et montrer au sommet du tremplin ! Et c’est là, en haut du tremplin, qu’on se rend compte que c’est quand même une discipline de gros malade …

Bref … par jour de grand beau temps, monter au sommet de la tour est vraiment un truc à faire à Oslo. La vue est imprenable, et l’impression de hauteur est … wahou. A faire, impérativement!

Viste de l’Opéra d’Oslo

L’opéra d’Oslo (« Operahuset« , littéralement « la maison de l’opéra ») est une des attraction majeure de la ville. Construit en bord de fjord, l’architecture externe du bâtiment permet au public d’acceder au toit (une immense terrasse en marbre italien) en « grimpant » par les cotés. Et ainsi de profiter d’une superbe vue sur Oslo.

L’opéra est très récent (construction démarrée en 2003 et finie en 2007), et héberge entre autre le ballet national  norvégien. 350 propositions avaient  été faite au jury chargé de choisir l’architecte en charge du projet ! Il à été construit en face de la gare centrale, dans le quartier industriel de Bjørvika. Ce quartier est en pleine phase de réhabilitation, comme Aker Brygge qui est passé du stade d’entrepots désaffectés à celui de quartier hype (un peu comme TriBeCa à NYC dans les 90’s). Le quartier devait aussi héberger le nouveau Musée Munch, mais le projet à capoté il y à un mois.

Bref … Pourquoi parler de l’Opéra maintenant? Tout simplement parce que depuis peu, et pour une durée limité (pour les fêtes il me semble), on peut assister à une visite guidée (en anglais) du batiment. La visite est plus axée « coulisses » que « stage« , ce qui du coup permet de voir des endroits ou l’on ne serait jamais allé autrement. Les billets se réservent à l’avance sur le site de l’opéra (attention, le « skjøp » est la seule partie du site à être uniquement disponible en norvégien) , comme n’importe quelle représentation. Il faut ensuite récupérer le ticket aux caisses de l’Opéra.

Départ à 14:00 (pétantes, ponctualité norvégienne oblige). Notre guide est une ancienne chanteuse d’opéra, qui à pris sa retraite d’artiste et s’occupe maintenant de l’événementiel de l’opéra. Dans un anglais parfait, nous voila parti pour la visite (qui dure une heure, pour 100 NOK).

On commence par un passage aux vestiaires, (qui fonctionne en … « self-service »! Une grande salle pleine de porte manteaux) d’où l’on à une très jolie vue sur « She Lies » (« hun ligger » en norvégien).

Cette sculpture d’acier et de verre (17 mètre de haut) est posée sur une plaque de béton (12m de long), flottant dans le fjord. Elle à été conçue pour « vivre » avec le fjord, c’est à dire bouger avec les vagues et le vent, et surtout refléter les couleurs et la lumière de son  environnement. Dixit la guide, on était pas dans un bon jour … mais c’étais quand même pas mal. Cette oeuvre est en fait une interprétation d’un tableau du début du 19ème siècle (« The sea of Ice »)

On repasse ensuite dans le hall. L’exterieur du bâtiment est construit en métal et en en verre, tandis que l’interieur est en chêne. L’architecte voulait représenter un « seuil » entre le monde exterieur et le monde de l’opéra. Toute la partie en chêne est construite sur la terre ferme, tandis que le reste est gagné sur le fjord (posé sur de pilotis de béton ancrés 60m plus bas).

La facade n’est pas éclairée. Du coup, la nuit, l’interieur du bâtiment devient apparent depuis l’exterieur, et le bois apparait dehors. L’effet souhaité par l’architecte est de rendre plus facile le passage de ce seuil, du monde exterieur eu monde de l’opéra. La photo ci dessous n’est pas prise de nuit (enfin pas loin, il était 15:15), mais on commence déjà a voir apparaitre le coeur en bois depuis l’exterieur.

On passe ensuite dans … les coulisses! Les photos sont interdites dans la salle de fabrication des costumes, il va donc falloir nous croire sur parole … mais « wha la vache, comment c’est beau » ! Il y à des tissus partout, un nombre incalculable de machines à coudre, des rubans, des coiffes, …

On poursuit par le « backstage » de la scène principale. Comme il y à une représentation de Casse-Noisette en cours, il faut faire vite et traverser au pas de charge un des couloirs menant jusqu’au salles d’installation des scènes. En fait, on passe vraiment dans les coulisses, avec des gens en costumes, d’autres sortant des douches, des costumières armées d’épingles dans les starting blocks, … c’est assez fou en fait.

Les salles d’installation sont les salles permettant de monter les décors a placer sur scène. La guide nous a donné de nombreux détails techniques sur les scènes. Je ne me les rappellent pas touss, mais le plus marquant est que la scène principale est montée sur un élévateur qui permet de la faire descendre jusqu’à 12 mètre plus bas, à la vitesse de 0.7m/s ! Comme c’est mine de rien un peu dangereux, les conditions de sécurité sont les même que sur une plateforme pétrolière!

On continue ensuite dans les entrailles de l’opéra. Le backstage est construit autour d’un « atrium » plutôt sympa. De nombreuses salles de répétitions de ballets, d’orchestres, une cantine, des salles de réunions. La magie de l’opéra disparait un peu et ca ressemble « presque » à un immeuble de bureau classique. Si on excepte les filles en tutu croisé au détour d’un couloir.

On continue ensuite jusqu’à la scène principale, où l’on profite de l’entracte de Casse-Noisette pour jeter un oeil. Photos interdites,  dommage. Car c’est beau. Ca donne presque envie d’aller assister à un opéra ou un ballet, en partie pour revoir la salle. En forme de fer à cheval (de verre à cognac en fait), c’est une des salles avec la meilleure acoustique au monde. Tout est fait pour que le son soit réparti de la meilleure manière possible. Le design de la salle est aussi pensé pour refléter le moins de lumière possible vers la scène, et ainsi avoir un « noir salle » réel. L’architecture est aussi pensée pour que la présence ou l’absence de public ne changent pas l’acoustique de la salle.

C’est impressionnant de se retrouver dans un lieu public où aucun détail n’a été laissé au hasard. Avant de sortir, on profite d’un joli coucher de soleil sur Bygdøy (bha oui, il est 15:15 …).

Et, avant de rentrer à la maison, un petit passage sur le toit pour profiter de la vue. En plus du sol en marbre blanc, le toit est orné d’aluminium sur lequel est embossé d’anciens motifs de tissage norvégiens.

En gros, une visite vraiment sympa, pas trop chère pour des critères norvégiens, et surtout une occasion unique de passer par des endroits ou le public n’est normalement pas autorisé. Vraiment bien !

Stupide chat!

Jinx se fait plutôt bien à sa vie Norvégienne. Il est même plutôt content, il est passé d’un 25m2 à Péronne en Mélantois à un 71m2 à Oslo. Encore plus de place pour courir, casser des choses explorer activement son environnement, et surtout … se cacher.

Bon, clairement, il est franchement stupide …

Fra Sognsvann til Ullevålseter o/ Lille Åklungen

Aujourd’hui dimanche, la météo annonce un temps moisi, mais si on s’arrête à ce détail en Norvège, on ne sort plus jamais de chez soi. On a donc décidé de repartir à Lille Åklungen pour faire quelques photos, et pousser un peu plus loin la balade. L’itinéraire du jour consiste à aller jusqu’à Ullevålseter, une « cabin » des abords d’Oslo. C’est pas bien loin (environ 11 km aller/retour), on peut donc faire ça tranquillement dans l’aprèm, sans forcer.


On fait le choix de partir via un « blåmerket sti » à l’aller, et de rentrer avec un « rødmerket sti« . Pour résumer, l’aller se fera donc via un petit sentier piéton en pleine forêt, et le retour via une piste de ski de fond, utilisée par les vélo.

Le sentier aller passe à coté de nombreux cours d’eau. L’occasion de ressortir le reflex, et de s’amuser avec les temps d’exposition. La lumière pourrie et le temps gris n’aident pas, mais bon, le résultat n’est pas si mauvais que ça.

L’automne est bien là, et malgré le fait qu’on soit entouré de sapins, certaines plantes jaunissent,  avec un contraste saisissant par rapport à la mousse verte (fluo) des sous bois. On croise aussi dans le sous-bois des mousses d’un bleu/gris franchement magnifique.

Le sentier est très bien entretenu, mais assez violent par endroit. Les racines reprennent leurs droits, et tracent des motifs fabuleux sur le sol.

On arrive à Lille Åklungen. Le lac donne l’impression d’être posé au milieu de nulle part. Seule la ligne haute tension gâche un peu le paysage. Du coup, on regarde ailleurs. Et c’est … beau.

Le sentier devient de plus en plus boueux, et la pluie de la semaine a fait monter le niveau des rivières. Certains passages à gué sont immergés, et il faut improviser avec les moyens du bord.

Des pontons sont présents à certains endroits pour permettre de passer même lorsque la rivière adjacente déborde. Il y a vraiment beaucoup d’eau cette année (je me répète, mais c’est l’été le plus pluvieux depuis 110 ans à Oslo). Et même sur les pontons, on patauge un peu …

En continuant, on arrive à Store Åklungen,  que l’on va contourner pour atteindre Ullevålseter. Le lac est brumeux, c’est franchement pas mal du tout.

Le sentier passe par Lynhitta, un refuge/chalet perdu au milieu de nulle part. Pour l’atteindre, on doit traverser une tourbière, et là encore, les pontons sont bien utiles.

Une fois la tourbière traversée, on continue vers Ullevålseter. Le sentier devient de plus en plus boueux … La machine à laver va avoir du boulot une fois rentrés à la maison

Techniquement, une fois arrivé à Lynhitta, on peut prendre un raccourci pour rejoindre la piste de ski de fond directement, et éviter les deux kilomètres qui nous séparent d’Ullevålseter. Sauf que … bha pas le choix, le pont est coupé, il faut continuer !

Le sentier qui poursuit jusqu’à Ullevålseter est franchement sympa, toujours dans le sous-bois. On arrive ensuite à Ullevålseter, et là … le choc. Le chalet est une destination « usuelle » pour un dimanche en famille, il y à PLEINS de gens, partout en terasse. Le contraste est saisissant avec la demi douzaine de personnes croisées à l’aller !


La piste du retour longe Store Aklungen avant de tirer droit sur Sognsvann. Elle n’est pas très jolie en soi, mais à l’avantage de ne pas être boueuse.  Les 5 kilomètres du retour se font donc dans ces conditions, pendant que la nuit tombe sur Oslo (vers … 17h30!)

PS: Le titre du post est une référence au système de transport en commun d’Oslo. Les lignes sont annoncées « fra » le point de départ, et « til » le terminus (en fros, « from/to » en anglais). Les arrêts intermédiaires importants sont signalés avec un « o/ » (raccourci pour « og« , et?).

Les sentiers en Norvège …

La DNT est une association qui gère les sentiers de randonnées qui sillonnent la Norvège, et de nombreux chalet/refuges sur ces mêmes sentiers, pour les randos de plusieurs jours.

Ils éditent les cartes associés, à plusieurs échelles, pour tout le pays. On se rend bien compte que la rando est un sport national dans ce pays. Il suffit de monter dans la Nordmarka (i.e., la forêt du Nord, située … au Nord d’Oslo) pour se rendre compte du nombre hallucinant de sentiers tracés dans la forêt. Mais en regardant les panneaux plus attentivement, on se rend compte assez rapidement d’un détail troublant: la plupart des destinations sont doublées, et indiquée par un sentier bleu (blå sti) ET par un sentier rouge (rød sti).

Surtout que la plupart du temps, les sentiers rouges finissent droit dans des lacs. L’explication est pourtant ultra-simple, et vient d’une nouvelle « petite différence » à laquelle on n’est pas habitué en tant que Français !

Bah oui, en hiver, (i) il neige donc le sentier normal est enterré sous une grosse couche de neige, et (ii) les lacs gèlent, et ainsi se transforme en autoroute pour piste de ski de fond, évitant pas mal de détour en forêt (obligatoire pour éviter les lacs).

Du coup, on à deux cartes maintenant: une pour l’été, et une pour l’hiver.